Dans le cadre de l’événement Women in Business Expo (en anglais), j’ai récemment organisé une table ronde sur l’occupation d’un poste technologique et sur la gestion du syndrome de l’imposteur. Issues de cultures, de milieux et d’horizons différents, certaines des participantes travaillaient dans le secteur de la technologie ou dans des domaines à prédominance masculine, d’autres espéraient réintégrer le monde du travail après une pause. Bien qu’à des stades de carrière différents, elles ont toutes soulevé l’importance de rencontrer des femmes avec lesquelles elles pouvaient s’identifier.

Si ma table ronde s’adressait aux femmes venant de tous les domaines, j’avais particulièrement hâte de rencontrer celles qui travaillaient dans le secteur technologique. En effet, lorsque j’ai quitté le marketing de luxe pour me tourner vers la technologie, je me suis sentie incroyablement seule : aucun des membres de ma famille ou de mes amis ne comprenait vraiment mon choix, indépendamment de ce que représentait le codage. 

J’ai alors compris que je devais rencontrer d’autres personnes désireuses de se lancer dans la technologie ou travaillant déjà dans ce domaine. En assistant à des événements, j’ai pu me créer un réseau qui a partagé ses expériences et connaissances avec moi. Cela m’a permis de me sentir moins seule et moins désemparée, plus indépendante. Sans ces nouveaux liens et les conseils de mes mentors, je n’aurais jamais pu aller aussi loin. C’est pour cela que je tiens à soutenir d’autres groupes sous-représentés et à offrir à mon tour ce que m’a apporté la communauté technologique.

Ce qui m’a vraiment marquée, c’est l’optimisme du groupe, même en cette période difficile. Par exemple, la majorité des participantes a exprimé sa reconnaissance de pouvoir participer à la conférence, même en situation de pandémie mondiale :

• « Quelle chance d’être en bonne santé et de pouvoir nous connecter avec le monde entier ! » 
• « J’ai pris goût au télétravail car cela me permet de travailler tout en passant plus de temps avec ma famille. »
• « Je suis contente de ne pas avoir perdu mon travail et de faire ce que j’aime. »

Nous avons aussi parlé des forces sociales qui font que les femmes souffrent du syndrome de l’imposteur et des moyens d’apaiser la pression qui en découle. 

En vérité, j’ai eu du mal à aborder ce sujet car je suis encore souvent confrontée à ce syndrome. En fait, le simple fait d’organiser cette table ronde a provoqué chez moi un sentiment d’incompétence : qui étais-je pour expliquer comment surmonter le syndrome de l’imposteur alors que je n’y étais pas encore parvenue ? Mais au lieu de me dire que je n’étais pas à la hauteur, j’ai partagé quelques techniques qui m’ont aidée à le gérer par le passé, aussi bien d’un point de vue individuel que managérial.

Nous avons également parlé des complications liées au travail dans un milieu majoritairement masculin. Ce sujet concernait la majorité des participantes. J’ai souligné l’importance de prendre conscience de sa valeur et de ne pas oublier que chacun apporte sa pierre à l’édifice.  Pour illustrer ce propos, nous avons parlé du débat des candidats à la vice-présidence des États-Unis, au cours duquel la sénatrice Kamala Devi Harris, alors interrompue par le vice-président Mike Pence, lui a fait remarquer : « Monsieur le vice-président, je suis en train de parler ».

Ces sujets sont très vastes et aucune table ronde ne suffirait à couvrir toutes les pensées et sentiments qu’ils inspirent. Nous étions tellement enthousiastes que nous n’avons pas vu le temps passer et avons débordé de quelques minutes. J’étais triste de voir tout le monde partir, mais j’étais aussi ravie : je savais que nous retournions toutes à notre petite vie avec le plein d’énergie pour améliorer le quotidien des femmes au travail. Chaque chose en son temps.

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