Pour aider vos enfants à prendre le bon chemin numérique, la communication est essentielle
Aucun parent n’est enchanté à l’idée de surveiller chacun des clics de son enfant. Pourtant, c’est un mal nécessaire, un peu comme le conduire à chacune de ses activités extra-scolaires. En tout cas, jusqu’à un certain âge.
Selon l’enquête Génération Confinée d’Avast Kids Online, plus de la moitié des parents considèrent qu’à 12 ans, un enfant peut avoir une indépendance numérique (c’est-à-dire qu’il n’est plus nécessaire de surveiller ce qu’il fait sur Internet).
Fait alarmant, seulement 50 % des parents ont clairement défini auprès de leurs enfants les comportements acceptables ou à risque sur Internet. C’est comme si vous laissiez un jeune de 16 ans prendre le volant sans lui expliquer pourquoi il est dangereux d’aller trop vite, de conduire en état d’ébriété ou de regarder son téléphone en conduisant. On ne peut tout simplement pas laisser un enfant livré à lui-même dans le monde virtuel sans préparation préalable.
Si la préparation au permis de conduire est bien huilée, la préparation à l’indépendance numérique n’est pas aussi documentée et établie. Déjà, à quel âge peut-on parler d’indépendance numérique ?
Catherine Knibbs, psychothérapeute et auteur qui a travaillé dans les technologies avant de se tourner vers le domaine de la santé mentale, répond sur le ton de la plaisanterie que d’après ce qu’on sait sur le développement du cerveau, l’âge de l’indépendance numérique serait « entre 25 et 28 ans ». Mais évidemment, aucun parent ne va surveiller l’activité numérique de son enfant jusqu’à cet âge. Et aucun « enfant » ne le permettrait. C’est pour cela que Knibbs suggère que vers 11-12 ans, selon l’enfant, on peut commencer à lui donner un peu d’indépendance numérique.
Elle explique à Avast : « C’est une question, d’identité et l’identité va de pair avec l’indépendance. Avant Internet, les enfants développaient leur personnalité dans le monde réel, en présentiel, par exemple en allant à un cours d’arts martiaux ou de danse. Maintenant, tout se fait via Internet ».
Comment préparer un enfant à l’indépendance numérique
Alors comment faire d’un enfant un bon citoyen numérique ? De la même façon que vous le feriez dans le monde réel : en parlant beaucoup avec lui. Parven Kaur, fondateur de Kids N Clicks, un site de ressources pour aider les parents et enfants à s’épanouir dans le monde numérique, suggère d’intégrer l’activité numérique aux questions qu’on pose généralement à un enfant sur sa journée.
Il explique à Avast : « Par exemple, on demande souvent à son enfant comment s’est passée sa journée d’école et ce qu’il a appris. Il faut faire pareil pour sa vie numérique, lui demander régulièrement ce qu’il a vu ou lu d’intéressant sur Internet. Demandez-lui s’il a vu une vidéo marrante qu’il pourrait regarder avec vous. Demandez-lui s’il a vu quelque chose de choquant. Ces questions permettent de montrer à l’enfant que vous vous intéressez à sa vie numérique ».
Vous pouvez aussi lui demander son avis sur des problèmes numériques qui vous sont familiers.
Kaur explique : « Le secret, c’est de ne rien lui dire sur le sujet mais de lui demander ce qu’il en sait. Par exemple, prenez un sujet comme la désinformation. Demandez-lui s’il sait ce que c’est et en quoi cela pourrait façonner sa pensée. Vous serez surpris d’apprendre ce qu’il a à dire sur ce sujet. De là, développez la conversation et partagez aussi votre opinion ».
Pour en parler, Knibbs conseille de trouver un moment « avec un peu de distractions » : pendant une promenade ou un trajet en voiture, juste à la fin du repas…
Knibbs explique : « Commencez par “Je me demandais…”. Puis demandez quelque chose du type “Comment peux-tu savoir si quelqu’un essaie de voler tes données ?”. Cela donnera à la conversation un aspect de cybersécurité plutôt que de précautions numériques ».
Cette approche permet aussi de développer son esprit critique, essentiel pour une bonne indépendance numérique. Selon Knibbs, ces compétences permettront à l’enfant, entre autres, d’éviter les conversations avec des adultes malintentionnés.
« Vous devez l’aider à faire la différence entre théorie et réalité. Demandez-lui : “Comment peux-tu être sûr de son identité ? Comment fais-tu pour vérifier ? Dans la vie réelle, comment ferais-tu ?” ».
Enfin, faites-vous confiance. Certains parents peuvent être intimidés par ce type de conversation car ils ont l’impression que leur enfant en sait plus qu’eux. Mais, comme le souligne Kaur, vous en savez plus sur le monde qu’eux, même si vous n’arrivez pas à faire marcher l’imprimante.
« Votre enfant a peut-être plus de connaissances techniques, mais en tant que parent, vous avez plus d’expériences de vie à partager avec lui », explique Knibbs. « Ces expériences de vie s’appliquent aussi au monde numérique. Par exemple, savoir regarder les actualités en faisant preuve d’esprit critique et de compassion, même sur Internet, comprendre l’impact d’une publication et son mode de diffusion, etc. »
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