Etude Avast : 1 parent sur 5 a déjà publié des photos de ses enfants sur Internet sans leur accord

Bastien Dubuc 22 juin 2020

En France, 21 % des parents ont déjà publié des photos de leurs enfants sur Internet sans flouter leur visage et sans leur accord, révèle le spécialiste de la cybersécurité Avast.

Avast, un des leaders mondiaux des produits de sécurité digitale, a réalisé une enquête* en ligne sur les comportements des parents par rapport à leurs enfants sur les réseaux sociaux ainsi que sur leur perception des risques liés à cette présence sur Internet.

Les résultats de l’enquête révèlent que la majorité des parents protègent l’image de leurs enfants dans le monde digital. Ils ne sont en effet que 16 % à ne pas flouter le visage de leurs petits de moins de 3 ans, et 21 % à afficher leurs enfants mineurs sans leur demander leur autorisation et sans masquer leur visage ; un pourcentage relativement similaire au Royaume-Uni (25 %), bien plus élevé aux Etats-Unis (44 %), mais plus faible en Allemagne (11 %).

Avast a également interrogé les Français afin de comprendre leur perception concernant les dangers auxquels ils exposent leurs enfants en les affichant sur les réseaux sociaux :

  • 57 % des répondants pensent que les photos sont susceptibles d’être partagées au-delà du cadre familial et amical ;
  • 54 % des personnes interrogées estiment que les enfants sont confrontés au risque d’être vus et contactés par des prédateurs sexuels ;
  • 46 % pensent que l’exposition sur les réseaux sociaux peut conduire à du cyberharcèlement ;
  • 42 % des Français estiment que de telles pratiques peuvent porter atteinte au droit des enfants à la vie privée ;
  • 41 % des répondants indiquent que les enfants peuvent être gênés par certaines publications ;
  • 15 % estiment qu’il n’y a aucun risque.

Alors que la France a débuté son déconfinement le 11 mai dernier, l’utilisation des réseaux sociaux a connu une importante augmentation au cours des deux derniers mois, marqués par le confinement. Challenges en tout genre, mises en scène culinaires ou encore pendant l’école à la maison, les publications impliquant les enfants n’ont pas manqué. De nombreuses personnes ont ainsi publié quotidiennement des photos ou des vidéos de leur progéniture sur Facebook, Twitter, Tik Tok ou encore Instagram. Cette situation inédite liée au coronavirus a conduit certains parents à exposer leurs enfants un peu plus que d’ordinaire, notamment pour garder le lien avec leurs proches.

« Il faut savoir que les signalements d'actes malveillants sur Internet ont bondi pendant le confinement selon l'association e-Enfance. Quel que soit le contexte, il est important de protéger la vie privée des mineurs et leur image sur les réseaux sociaux. Les photos peuvent en effet se retrouver à la portée de personnes malveillantes. Certains clichés, qui peuvent sembler anodins aux yeux des parents, ne le sont pas forcément pour tout le monde, rappelle Bastien Dubuc, Country Manager France chez Avast. Outre ce risque de tomber entre de mauvaises mains, en fonction de leur nature, certaines photos ou vidéos peuvent fait l’objet de moqueries, voire de cyberharcèlement. Les parents doivent avoir conscience que les personnes extérieures ne portent pas toujours le même regard bienveillant sur leurs enfants et peuvent être malintentionnées. »

Au-delà de ces risques cybercriminels, se pose la problématique du droit à l’image et de la responsabilité parentale. Dès lors qu’un enfant est en âge de leur répondre, les parents ont tout intérêt à lui demander son accord avant de poster une photo ou une vidéo de lui sur les réseaux sociaux. Sans son autorisation, un enfant peut reprocher la publication de son image car celle-ci quitte le domaine privé. L’article 9 du Code civil indique d’ailleurs que « chacun a droit au respect de sa vie privée » et que les parents sont responsables du droit à l’image de leurs enfants jusqu’à leur majorité ; une disposition qui doit inciter à réfléchir avant d’exposer les plus jeunes sur Internet.

Avast s’est également intéressé aux comportements des parents vis-à-vis des enfants qui ne sont pas les leurs. Ainsi, l’étude révèle que seuls 19 % des Français demandent l’autorisation à d’autres parents de publier une photo sur laquelle apparaît leur enfant. Il est néanmoins primordial de garder à l’esprit la notion de droit à l’image qui s’étend au-delà du cercle familial et de l’importance de consulter les autres parents avant d’envisager la publication de photos, également dans le but de respecter leur volonté en matière de présence digitale.

« Outre la responsabilité parentale liée à la gestion et à la protection de l’image des enfants sur Internet, les parents doivent également rester vigilants sur la façon dont leurs enfants gèrent leur présence en ligne, poursuit Bastien Dubuc. La plupart d’entre eux ont accès au digital dès leur plus jeune âge ; de nombreux jeux et applications en ligne les encouragent à jouer tout en apprenant. Sans compter sur l’école qui continue actuellement à distance, et donc sur Internet, pour un certain nombre d’élèves. Dans ce contexte, les parents ont un rôle important à jouer pour protéger leurs enfants en leur montrant l’exemple, en instaurant des contrôles lorsque nécessaire, en les sensibilisant sur les risques potentiels et en leur inculquant quelques pratiques de base, notamment sur les paramètres de confidentialité. »

*Etude réalisée par Toluna pour Avast en février 2020 en France auprès de 528 parents, ainsi qu’en Allemagne, au Royaume-Uni, en République Tchèque, en Russie, au Japon, en Australie, aux Etats-Unis, au Mexique, au Brésil et en Argentine.



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